
PEROU
NOUVELLE VIE AU PÉROU
Au détour de notre passage à Cusco, nous avons fait la rencontre de André, ancien directeur du groupe Georges V.
André vient des Ardennes, plus précisément de Sedan. Après l’obtention de son diplôme en cuisine, il intègre les cuisines d’un petit restaurant. 3 ans plus tard, il décide de travailler à Paris pour gagner en expérience. Un peu par hasard, il rejoint les équipes du célèbre hôtel Georges V en tant que cuisiner. Il deviendra rapidement premier de cuisine grâce à son savoir faire et son implication.
La chance, les opportunités et l’envie d’évoluer ; voilà ce qui a permis à André d’intégrer la direction et d'arriver à la tête du groupe. Issu d’une famille modeste, il a su se montrer courageux et sortir de sa zone de confort pour atteindre le plus haut niveau. André n’oublie pas ses origines malgré sa nouvelle vie au Pérou ; il en a fait une force.
Après 20 ans de carrière au sein de la direction du groupe, André décide de monter avec son associé, il y a maintenant 6 ans, un restaurant français au Pérou : « Le Papillon ». Il souhaite alors trouver sa rédemption, loin du pays qui lui a permis d’être qui il est aujourd’hui.
Loin de ses cuisines et de ses bureaux habituels, André a du s’adapter à la culture locale pour réussir. C’était l’un des premiers français à s’implanter à Cusco ; il était seul avec son associé, sans structure, sans aide. Un nouveau challenge pour lui. Les Péruviens ne voyaient pas d’un très bon œil les étrangers venant s’installer pour monter leur business au Pérou. Pour eux, ils venaient voler le peu de travail qu’il y a avait dans leur pays.
André a pu nous faire part des différences entre le Pérou et la France concernant le management, la vie au travail et la culture du pays. Ici, le salaire minimum est de 930 soles par mois soit à peine plus de 245€ pour un coût de la vie élevé pour le continent.
Le Pérou s’est largement développé ces 10 dernières années. Certains quartiers de Lima ont été complètement repensés et reconstruits. Le centre financier était jusqu’à il y a 4 ans un quartier résidentiel. Aujourd’hui, ce même quartier ne contient que des tours et des bureaux pour accueillir les entreprises. Le Pérou a une croissance de 5% à 6% chaque année. Cette croissance a même été à deux chiffres sous le régime de l’ancien dictateur du Pérou et la mise en place des transports publics. Malgré ce développement, le travail se fait rare au Pérou et seulement 18% de la population est imposée. La culture du pays fait que ce sont principalement les femmes qui travaillent.
Le turn over est très important au Pérou. Les salariés n’ont aucun mal à quitter leur travail et changer de vie du jour au lendemain. Par ailleurs, ceux ci sont très susceptibles vis à vis de leur supérieur. Une caractéristique commune sur tout le contient sud américain.
L’éducation est payante et chère au Pérou ce qui empêche un grand nombre de personnes d’y accéder. Il existe plus de 2400 écoles privées dans le pays, souvent trop coûteuses pour les Péruviens. De plus, les universités ont une logique économique plus qu’une logique pédagogique. Les universités se font très nombreuses mais la qualité d’enseignement est faible.
Le Pérou est un pays si intéressant avec une très forte culture et un développement important. Pourquoi ne pas venir s’installer ici ? Le savoir faire français est très demandé.
PALASANA: DE PARIS À MALASANA
Palasana, c'est l'histoire de Dorian et Thomas deux meilleurs amis passionnés de mode vintage et qui ont décidé de monter leur startup.
Ils forment un couple de travailleurs qui fonctionne à la perfection. Lors de l'entretien nous avons pu remarquer très vite qu'ils se complètent grâce à leurs différences.
D'un côté nous avons Thomas, d'apparence calme et posé qui n'hésite pas évoquer ses idéaux et à exprimer clairement les causes qu'il soutient ou qu'il dénonce comme la fast fashion* notamment.
De l'autre nous avons Dorian très énergique, qui partage ses nouvelles idées qui semblent surgirent par milliers dans son esprit quant au futur de l'entreprise.

DE PARIS À MALASANA, L'HISTOIRE DE LA MARQUE
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CONSEILS D'ACHAT
Malasana est le quartier hypster et branché de la capitale espagnole. La population qui l'abrite y est relativement internationale. Le quartier regorge de petites boutiques en tout genre à l'ambiance rétro mêlant salons de tatoo, barbiers ou encore restaurants vegan.
Dorian et Thomas ont choisi le nom Palasana car il est le mélange entre leurs racines parisiennes et les années vécu par Dorian dans le quartier Madrilène.
En 2016 ils décident de créer une marque à leur image proposant uniquement des chemises de style vintage. N'ayant pas encore connaissance de leur futur fournisseur, les deux amis pèsent le pour et le contre pour trouver la perle rare. La Chine étant un marché du textile très controversé souligne Dorian, leur choix se tourne plutôt vers l'Amérique du sud.
Le 14 novembre 2018 le voyage commence, les 2 amis partent en quête du fournisseur qui saura répondre à leurs attentes en terme de qualité et de politique de RSE. Ce voyage servira aussi a créer leur image de marque, des chemises vintage de grandes qualités dont les motifs retraceront une histoire ou une étape de leur voyage.
C'est finalement au Pérou qu'ils décident de mettre pied à terre. Ils travaillent en relation avec un fournisseur qui se positionne comme référent dans le développement du coton organique au Pérou. Aussi appelé "la soie péruvienne", ce coton est la matière première pour la confection des chemises. Ce fournisseur bénéficie de toutes les certifications internationales relative à l'organique. C'est avec fierté qu'il inscriront le "made in Pérou" sur chacune de leur chemise, le rêve péruvien peut débuter.
Véritables ennemis de la fast fashion, ils n'arrêtent pas de multiplier les exemples dénonçant les procédés mis en place par les marques pour vendre toujours plus. Cela justifie encore une fois leur choix de style de chemises qui sera vintage et donc qui touchera plusieurs générations nous apprend Thomas. Il ajoute également que le nombre de chemises produites par saisons sera limité.
Passionnés aussi de musique de style électronique, les deux acolytes veulent associer le domaine musical à leur marque pour se développer et se faire connaître. A chacune de leurs publications vidéo sur les réseaux sociaux, la bande son musicale est généralement tirée d'une création artistique de plusieurs contacts du duo. En faisant la promotion d'artistes peu connus sur la scène musicale, les deux amis espèrent en retour que l'artiste parle de leur marque. Ils souhaitent lier les minorités pour devenir des majorités et ainsi ralentir l'activité des entreprises de surconsommation.

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Nous les remercions du temps qu'ils nous ont accordé et leur souhaitons bonne chance dans le développement de leur marque Palasana. Nous les retrouverons en France courant juillet pour en savoir plus sur l'avancé de leur projet.
*la fast fashion est un terme péjoratif désignant une production rapide et à bas prix mis en place par les grosses enseignes du textile.

AB VINOS LIMA
« Le Pérou est principalement un pays de Pisco et de cerveza » nous informe Alexis, jeune entrepreneur français et fondateur de AB vinos, microentreprise qui importe et distribue des vins français dont 90% des ventes s’effectuent à Lima et 10% dans le reste du pays.
Les Péruviens sont des petits consommateurs de vin avec seulement 1,8 litres par an par foyer contre quasiment 50 en Europe (dont 48 en France). Tout comme en France, le vin est un produit avant tout culturel, et il est difficile de s'en procurer dans un pays où le salaire minimum est de 300€ par mois. La culture péruvienne est donc axée sur la consommation de bières qui génère 95% des boisons alcoolisées consommées contre seulement 3% pour le vin. La consommation de vin au Pérou se divise entre les vins nationaux à hauteur de 80% et les vins importés 20%. Parmi ceux-ci, 37% proviennent d’argentine, 25% du Chili et 38% correspond aux autres pays. La part de vin français importé est de seulement 3,8%. Le marché de vin français possède donc des parts très faibles, d’autant plus que les Péruviens sont très attachés à leurs vins locaux beaucoup plus doux et sucrés.
Mais la tendance change depuis quelques années. La classe moyenne se développe et des clients potentiels surgissent tous les jours. Les goûts évoluent et certains se « lassent » des vins trop sucrés de leur pays. De plus le « made in France » est un plus, c’est un gage de qualité que recherchent les Péruviens.
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C’est pourquoi aujourd’hui nous faisons la rencontre d’Alexis qui a eu le courage de venir s’installer à Lima pour développer la culture gastronomique de son pays auquel il est tant attaché. Son but est de faire découvrir des vins français de grande qualité à un prix abordable avec pour cible la classe moyenne péruvienne qui est en plein essor. Pour se faire Alexis, avec l’aide de son assistant Martin, organise, en partenariat avec des restaurants, des dégustations de vin en rapport avec les plats qu’offrent ceux-ci. De plus AB vinos distribue à des comités d’entreprise, des clubs sociaux ou bien dans des foires, toujours avec cette politique de prix accessibles dans le but de dissiper l’image de luxe auquel sont associés les vins français.
C’est au travers des réseaux sociaux que l’entreprise se développe et déniche de nouveaux prospects. Quant à la concurrence, les entreprises qui importent du vin français se sont fait de plus en plus nombreuses durant les 5 dernière années. Alexis constate un durcissement du marché. Cependant il espère se démarquer de ses concurrents grâce à la vente de ses bouteilles de qualité qu’il offre à un prix nettement inférieur que celui de ses concurrents.
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Les relations entre les clients et les fournisseurs sont plus chaleureuses qu’en France et les démarches sont moins formelles. Il est plus facile d’aller à la rencontre du client, d’organiser un rendez-vous avec un chef de restaurant, une entreprise ou bien de mettre en place des évènements dans des lieux privés.
Mais s’implanter au Pérou n’est pas chose facile, il faut apprendre à s’adapter à la culture locale. Les vins français importés sont soumis à des tests, ainsi pour chaque nouvelle marque de bouteilles importées, il faut fournir 2 bouteilles tests à la douane péruvienne. A cela s’ajoutent les coûts de transport et les taxes qui représentent 50% de la valeur des marchandises. La corruption fait aussi partie du quotidien de l’entreprise, il peut manquer 2 à 5 caisses de vin à la réception des marchandises sortant de la douane. Des problèmes de payement peuvent survenir. En effet « il faut courir après son argent » nous informe Alexis. Si ils ne sont pas relancés, les clients peuvent « oublier de payer ». Nous retrouvons encore le problème du oui qui veut dire non (voir article CCIPF). Les Péruviens sont gêner pour refuser quelque chose, il faudra alors lire entre lignes pour arriver à les comprendre.